Gentil chapon touche du bois

22,40

Préface de

Sous-titré « roman fiction », mais truffé d’épisodes manifestement autobiographiques, Gentil Chapon touche du bois est un livre fascinant, au statut hybride, une forme d’autofiction où l’auteur joue vertigineusement avec la folie. Le narrateur se défend d’être fou, mais met en scène ses symptômes, relate son internement, et surtout, dans certaines pages, tord la langue d’une manière si singulière qu’on pourrait soupçonner une inspiration psychotique.

Fou ou non, ou à quel point, la question reste indécidable : reste qu’un tel livre, tant par sa construction que ses qualités stylistiques, impose le talent d’écrivain de Schwarz-Abrys.

Gentil Chapon s’ouvre sur le récit d’un séjour à l’asile, puis plonge dans le passé du narrateur, dans un pays indéterminé, une enfance pauvre, troublée, violente, où s’annoncent des obsessions – superstitieuses, sexuelles – qui s’affirmeront tout au long de sa vie. Puis c’est l’arrivée en France, le début d’une carrière de peintre, la Seconde Guerre mondiale… Les signes d’agitation mentale s’intensifient, conduisant à l’internement. Gentil Chapon s’achève sur le choix de la psychanalyse comme voie thérapeutique, c’est aussi l’une des pistes possibles pour l’interprétation de cette œuvre si énigmatique.

344 pages / 20,5 x 14 cm
Date de sortie : 01 octobre 2008
22,40 euros
ISBN : 9782916589213

  

Auteur·trice

Schwarz-Abrys

On a peu de certitudes biographiques concernant Schwarz-Abrys aujourd’hui tombé dans un oubli quasi total, il a pourtant connu une véritable heure de gloire après-guerre, comme peintre surtout, mais aussi comme écrivain. À cette époque, la folie est un centre d’intérêt majeur de la scène culturelle et artistique, notamment à travers des mouvements comme le surréalisme ou l’art brut... Immigré hongrois, fuyant une famille pauvre et nombreuse, il arrive à Paris dans les années 30, travaille, se marie, se lance dans la peinture en autodidacte, et connaît un début de succès au Salon des Indépendants de 1939. Sous l’occupation, Schwarz-Abrys séjourne à Sainte-Anne : entretenant soigneusement l’ambiguïté sur le véritable motif de son internement (problèmes psychiatriques ou moyen d’échapper aux persécutions nazies), il joue volontairement de son statut d’artiste « fou », s’attirant une gloire réelle mais éphémère. Entre 50 et 55, il publie 3 livres très remarqués : L’Âne ne monte pas au cerisier, Gentil Chapon touche du bois, et Ni chardons, ni duvets. Présentés comme des fictions, ils semblent bien cependant contenir des éléments autobiographiques, et mettent en scène des épisodes psychotiques ou obsessionnels, ainsi que des souvenirs asilaires. Des critiques de l’époque le comparent à Céline, à Miller... Mais rapidement, dès les années 60, son nom disparaît des gazettes artistiques et littéraires. Il vivra à Ménilmontant jusqu’à la fin de se vie, en 1990.
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